A l’occasion de la sortie de son nouvel album, Univers Musique Medias a souhaité poser quelques questions à LHOME.

1.UMM: Peux tu te présenter?
Lhomé: Je m’appelle Lhomé, je suis rappeur. Je viens de la région de Poitiers à châtelleraut.
J’ évolue dans un style musical qui se compose de chansons poétiques et de rap.
Je viens de sortir mon troisième album et mon sixième projet avec la sortie de 3 EP entre chaque album.
2.UMM: Pourquoi ce choix du nom de scène «Lhomé»?
Lhomé: C’est un choix en mémoire de mes origines. Je suis né au TOGO, dans une ville qui se nomme Lomé. J’ai ajouté le H pour humilité, histoire et humanité.
3.UMM: Le 30 juin, tu as sorti ton troisième album. Comment qualifierais-tu ton album «Miracle(s)»?
Lhomé: De miraculeux!! C’est un album qui est soigné dans l’ esthétique musicale, entre chanson et rap.Il est également porteur de valeurs dans les textes et les messages véhiculés.
4.UMM: Dans ton nouvel album, tu abordes plusieurs thèmes différents, quelles sont tes sources d’inspirations?
Lhomé: Mes sources d’inspirations sont l’actualité, les choses qui me touchent, me révoltent, les différentes émotions et sentiments que je ressens.
Je parle beaucoup de l’actualité et de mes réflexions autour du monde. Le besoin de réparer ce monde à travers mon art. Je prends le monde et je le répare dans mon petit atelier d’écriture.
5.UMM: Comment crées tu tes chansons? ( texte, musique)?
Lhomé: Il doit avoir quelque chose qui me touche au niveau de l’instrumental.
La première étape, c’est le choix de la musique avec les différents compositeurs avec lesquels j’ai travaillé ou que je vais découvrir.
Je passe beaucoup de temps sur internet à écouter des compositeurs, des beetmakers.
Je dois avoir un feeling avec la musique. Cela déclanche mon envi de raconter quelque chose et d’accompagner cette musique là.
L’écriture d’une chanson me prend une vingtaine d’heure..
Pour écrire, j’ai souvent un thème en tête, j’ai tendance à faire mon début de texte et ma fin puis après j’articule le milieu de la chanson.
6.UMM : Tu as commencé dans un groupe, en 2011, puis tu as lancé ta carrière solo. Pour toi qu’elles sont les différences entre le travail sur un projet solo et celui de groupe?
La seconde différence est dans les prises de décision. Dans un projet solo, tu es le seul décisionnaire, sur les bons comme sur les mauvais choix et les impacts que ses choix auront sur tes projets.
La troisième est la relation avec les collaborateurs, comme les ingénieurs du son, les tourneurs.
Tu dois manager ton projet seul, en auto production et ça demande beaucoup de patience et de souplesse puisque l’artiste est dépendant de ses collaborateurs.
Les personnalités et les attentes des collaborateurs sont variés.
Le tout est assez difficile a gérer quand tu es tout seul.
Tu gagnes une certaine liberté artistique mais il y a beaucoup de contraintes.
7.UMM: Quels sont tes projets futurs?
Lhomé: J ‘ai un projet de voyage en famille en automne. Je vais continuer à défendre mon album « miracles» sur scène. Je vais également lui écrire une suite et reprendre le chemin des studios. Au Printemps 2024, il y aura un nouveau projet sous le type d’un EP.

8 UMM: Les aspects positifs et négatifs du métier d’artiste?
Lhomé: Les plus: Il y a une forme de plaisir à être dans le partage que l’on ne retrouve pas dans d’autres métiers. Il y a une connexion à une autre forme de vie, la vie commune des gens.
Etre artiste c’est large, pour moi un carreleur est aussi un artiste sauf que le chanteur aura une plus grande visibilité sur son art.
C’est aussi un dépassement de soi créatif. On essaie de donner un sens à sa vie et de satisfaire les personnes qui nous écoutent.
En tant qu’artiste nous avons également la chance de voyager, d’avoir une grande mobilité et de ne pas être dans «une routine».
Les moins: Je pense qu’il y une grande solitude. C’est une solitude qui est habitée par le doute.
Nous doutons de la qualité de ce que l’on produit, de savoir si le public va apprécier. On doute de la pertinence et de l’impact que nous avons.
L’impact de la musique reste chiffré, donc il y a ce besoin de toucher du monde, d’avoir une visibilité. Si je ne touche pas beaucoup de monde, mon travail n’est pas bien fait.
Le nombre de vue, de followers, c’est à cela que l’on mesure l’impact de ton travail.
Même si, ce n’est pas parce que tu n’ as pas beaucoup de visibilité que ton travail n’est pas bon, mais c’est le fonctionnement aujourd’hui. Le nombre de vue est gage à qualité.
C’est aussi une vie à 360, une forme de dévotion à la musique. Il y a une difficulté à pouvoir couper.
C’est vraiment une vie ou l’aspect social et humain est primordial mais qui est souvent parasité par l’aspect financier.
C’est une histoire de passion et de business.
9.UMM: Ta relation avec tes fans?
Lhomé: Une relation de fidélité. Certains me suivent depuis 10 ans.
Je suis assez transparent avec eux, j’ai des échanges par messages sur les réseaux.
10.UMM: Que penses tu des réseaux sociaux?
Lhomé: Les réseaux sociaux sont très utiles pour se faire voir mais ils ne laissent pas de place à de la nouveauté.
Il faut rentrer dans une sorte de moule, une forme de mainstream obligataire quelque soit le style de musique que l’on fait pour pouvoir attirer les gens.
Je trouve que les réseaux sont à l’image des humains qui les nourrissent .
C’est dur de se retrouver dans cet océan d’informations, de flux et d’y trouver un peu sa place.
Il y a de la place pour tout, du bon à la médiocrité et ça de façon égale.
11.UMM: Tes artistes du moment?
Lhomé: J’écoute un rappeur Furax Barbrossa. C’est un artiste de Toulouse que j’aime beaucoup.
J’écoute aussi Scylla qui vient de belgique
J’écoute un chanteur anglais: Mickael KIWANUKA. C’est de la saoul musique. Il fait de la saoul à l’ancienne comme dans les années 70.
Un dernier mot?
"J’écoute cet album qui s’ appelle «Miracles» car j’aime bien ce qu’il défend. Cet album est différent des musiques urbaines actuelles
C’est un disque qui garde un côté rap tout en ayant la qualité d’écriture de la chanson française."
Photos par @aventdistance. (François Olivier)
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